Une AG Marseillaise

L’AG 2017 de la Nef a donc eu lieu à Marseille le 20 mai.
Même s’il est un peu tard (cela fait plus de 3 mois), je tenais à publier ici un bref compte-rendu.

AG Nef Marseille 2017-05-20

AG 2017 de la Nef à Marseille

Le fait marquant de l’année 2016 a été le lancement du livret Nef, qui a été un grand succès (78 M€ fin 2016, et 100 M€ au moment de l’AG, alors qu’il y avait 143 M€ de livrets Nef au Crédit coopératif fin 2015). L’activité de crédit a également fortement augmenté (+30%). Moins réjouissant, la fin de l’ancien modèle économique de la Nef a aussi été longuement abordée.

Depuis de nombreuses années, la Nef prête en direct environ un tiers des sommes qui lui sont confiées et place les deux autres tiers, de façon aussi éthique que possible. Ces placements produisaient la moitié de ses revenus, et permettaient de faire face à ses dépenses de fonctionnement. Désormais, les placements rapportent de moins en moins. Ces revenus baissent de 1 M€ (million d’euros) en 2016 (il passent de 6,68 à 5,68 M€), tandis que ses dépenses de fonctionnement augmentent de plus de 1 M€, afin de construire les outils bancaires demandés et attendus par les sociétaires. La Nef n’arrive donc plus, avec ce modèle, à payer ses charges.

La Nef a fait de gros efforts pour augmenter le volume des prêts. Ils ont augmenté de 7% en 2016, mais ce n’est pas suffisant pour compenser le manque à gagner. Elle a aussi essayé de faire évoluer ses placements vers des placements plus éthiques tout en étant rentables. Mais la Crédit Coopératif, qui est le garant de la Nef auprès de la Banque de France, conserve un droit de veto et a refusé cette évolution, qu’il juge trop risquée.

La Nef accuse donc, comme l’année précédente, une perte conséquente de 1,42 M€.

Il fallait donc inverser la tendance. Les projets à ce sujets sont les suivants :

  • Les salariés de la Nef vont intensifier leurs efforts pour augmenter le nombre et le volume des prêts (ajout post-AG : cela porte ses fruits).
  • La Nef doit stabiliser, voire réduire ses frais de fonctionnement. Le passage en banque doit donc marquer une pause : les efforts nécessaires (en investissement humain et financier) sont trop importants. La Nef continue à proposer des livrets, ainsi que des comptes courants pour les personnes morales qui réalisent un emprunt. Mais la mise en place des comptes courants pour les particuliers est reportée sine die.
  • La Nef doit diversifier ses placements, tout en veillant à leur éthique (nota : cette piste a, depuis, dû être abandonnée, car rejetée par le Crédit Coopératif).
  • Des discussions sont en cours avec le Crédit Coopératif pour maintenir les comptes courants Nef-Crédit Coopératif, sous une nouvelle formule.
  • La Nef a besoin du soutien des investisseurs et de ses coopérateurs, sous la forme de souscription en capital. Elle va rechercher des investisseurs institutionnels, et les sociétaires sont invités à la soutenir en souscrivant des parts sociales.

Malgré ces pistes, il faut prévoir que la Nef continue à perdre de l’argent pendant encore 1 à 2 ans, le temps que la situation se redresse.

La situation actuelle est donc difficile pour la Nef, mais les solutions existent. Elle a plus que jamais besoin du soutien de ses sociétaires pour faire face à ces difficultés.
Dans ce contexte, Jean-Marc de Boni, président du Directoire, a récemment quitté la Nef pour raisons familiales. Il sera remplacé, à l’été 2017, par Bernard Horenbeek, anciennement Directeur Général de Crédal.

Vous pouvez télécharger le rapport annuel 2016 de la Nef ici.

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